De retour d’un séjour à l’étranger, Alain-Claude Bilie-By-Nze a effectué ce mardi une visite remarquée à Plaine Oréty, l’un des quartiers les plus durement touchés par la vague d’expulsions menées ces dernières semaines à Libreville. Face à la détresse des familles laissées sans abri, l’ancien Premier ministre a exprimé sa vive indignation et annoncé la mise en place d’un accompagnement juridique pour les sinistrés.
« J’ai pu mesurer l’extrême détresse des populations jetées à la rue par un gouvernement d’une extraordinaire brutalité », a-t-il déclaré à l’issue de sa visite sur les lieux, marquée par l’émotion et l’incompréhension des habitants. Profondément choqué par les scènes observées, il a indiqué qu’il tiendra une conférence de presse ce mercredi à 11h pour livrer sa position sur ces opérations de déguerpissement qu’il qualifie de « violentes » et présenter les actions concrètes à venir.
Un soutien juridique organisé pour les victimes
Parmi les premières mesures annoncées, Bilie-By-Nze a confirmé la mobilisation d’un collectif d’avocats chargé de défendre les droits des personnes expulsées. Pour lui, les habitants de Plaine Oréty, mais aussi ceux d’autres zones impactées, ont été livrés à eux-mêmes, sans solutions de relogement décentes ni cadre légal clair pour justifier les démolitions.
L’ancien chef du gouvernement, resté influent sur la scène politique nationale, entend ainsi jouer un rôle d’intermédiaire entre les sinistrés et les autorités, tout en veillant à ce que la justice soit rendue à ceux qu’il considère comme des victimes de décisions administratives expéditives.
Une montée de tension sociale à Libreville
Depuis plusieurs semaines, les opérations de déguerpissement menées dans certains quartiers de la capitale gabonaise, sous prétexte de lutte contre l’occupation anarchique du domaine public, suscitent une vive polémique. Si les autorités défendent des projets d’aménagement urbain et de salubrité, les habitants dénoncent une politique brutale, déconnectée des réalités sociales, menée sans consultation préalable ni solution alternative.
En prenant fait et cause pour les expulsés et en promettant un encadrement juridique, Alain-Claude Bilie-By-Nze apporte une dimension politique à cette crise sociale. Un positionnement qui pourrait bien rallier une partie de l’opinion publique, excédée par la gestion actuelle du dossier.
Sa visite, au-delà de son aspect symbolique, s’inscrit dans une volonté de remettre l’humain au cœur des décisions publiques. Une manière de rappeler, selon ses propres termes, que « la dignité des citoyens ne saurait être sacrifiée au nom d’un urbanisme sans âme ».


