Alors que les opérations de déguerpissement se poursuivent dans la zone dite « derrière l’Assemblée », les critiques et interrogations fusent au sein de la population. Nombreux sont ceux qui s’inquiètent des procédures suivies, des compensations promises et du sort réservé aux familles concernées. Face à cette polémique grandissante, le ministre des Travaux publics et de la Construction, Edgar Moukoumbi, a tenu à clarifier la situation ce mercredi 4 juin 2025.
Selon le ministre, les travaux en cours s’inscrivent dans la continuité d’un projet amorcé depuis plusieurs années. « C’est un vieux dossier », a-t-il rappelé, précisant qu’il est aujourd’hui difficile de distinguer clairement les cas réguliers des occupations plus récentes. « Une chose est sûre, ce sont des zones qui doivent être aménagées », a-t-il insisté, soulignant l’objectif de développement porté par ce projet.
Edgar Moukoumbi a confirmé que des dédommagements avaient bien été réalisés dès 2015 pour les personnes recensées à l’époque. Cependant, avec le temps, certaines parcelles libérées auraient été réoccupées. « La nature a horreur du vide », a-t-il illustré, ajoutant que « naturellement, des personnes se sont réinstallées ». Il n’exclut pas que certains cas aient échappé aux radars administratifs, mais assure que des ajustements restent possibles : « Il y a, dans le projet dans son ensemble, certaines personnes qui sont passées entre les mailles, mais ça, on va le rattraper. »
Le membre du gouvernement a été clair : si certaines habitations ont été ciblées par les engins de démolition, ce n’est pas par hasard. « Ce qui est sûr, c’est que si aujourd’hui ces habitations font l’objet de destruction, c’est parce qu’elles impactent le projet dans son ensemble », a-t-il affirmé, évoquant un impératif d’aménagement et d’intérêt public.
L’opération actuelle s’inscrit ainsi dans une démarche de réaménagement urbain plus large, à travers laquelle l’État entend répondre à des besoins collectifs en matière d’infrastructures ou de services.
Conscient des inquiétudes légitimes de certains habitants, Edgar Moukoumbi a appelé au dialogue et à la vérification des dossiers. Il a précisé que les démolitions s’appuient sur un travail de recensement mené par l’Agence nationale de l’urbanisme des travaux topographiques et du cadastre (ANUTTC). Mais il reconnaît que des oublis ou erreurs peuvent survenir.
« Il n’y a pas de raisons que, si des preuves sont apportées qu’elles n’ont pas été dédommagées, et comme la liste existe, qu’on ne puisse prendre rendez-vous avec l’ANUTTC et, après vérification, le nécessaire soit fait. » Autrement dit, toute personne estimant avoir été lésée peut saisir l’agence et demander une réévaluation de sa situation.
Face à l’urgence d’avancer, le gouvernement ne prévoit pas de pause dans les opérations. « Pour l’instant, on poursuit l’opération car le projet doit avancer », a conclu le ministre, appelant à la compréhension de tous.
Déguerpissement derrière l’Assemblée : « Le projet doit avancer, mais les cas oubliés seront traités », rassure Edgar Moukoumbi…

