Au Gabon, l’amour pour la bière dépasse l’entendement. Certains le comparent à une religion, d’autres à une vocation divine. Si Bacchus avait eu une résidence secondaire en Afrique centrale, nul doute que ce serait à Libreville, entre deux bars bien garnis et une terrasse où l’on débouche des Régué.
La bière ici, n’est pas simplement une boisson : c’est un compagnon de vie, une solution à tous les problèmes. Facture impayée ? Une petite bière. Embouteillage de deux heures à Akanda ou Nzeng-Ayong ? Un verre de moussoungou efface tout.
Une simple soirée entre amis peut rapidement virer en soirée de mariage improvisée pour 24h. Il suffit d’être assis à la Tchiza Grill dans Akanda pour comprendre.
Il faut dire que le vin joue tous les rôles sociaux au Gabon les week-ends. Il accompagne les fiançailles, console les ruptures, scelle les promotions et adoucit les licenciements. Le Gabonais ne boit pas de vin, il communie avec.
Mais attention, derrière cet amour pour les bières se cache un patriotisme en veille. Car, si l’amour pour des bières est fort, il reste un peu colonial. Certains rêvent d’une “bière Nzebi », fabriquée sur les hauteurs de Mouila, ou d’un « Caïcaï de Nkembo » très corsé. Hélas !
En attendant, on trinque, on rit, et on déclare avec une main sur le cœur (et l’autre sur la bouteille) : « Au Gabon, on ne boit pas pour oublier, on boit pour aimer. »
Alors, buvons pendant que nous le pouvons encore… mais, attention à l’excès.
« L’alcool et les Gabonais : une histoire d’amour fermentée » les week-ends…

