Le Mali a perdu la somme de 1,266 milliard de FCFA entre 2005 et 2019, selon une étude sur la problématique des finances publiques réalisée par l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI).
Face à la persistance des détournements de fonds, l’État a pris des mesures fermes, en mettant en place des sessions spéciales dédiées aux crimes économiques et financiers. Plusieurs dossiers ont déjà été jugés par la Cour d’appel de Bamako. Parmi les affaires traitées ou en cours de traitement, figure celle de Bakary Togola, ancien président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture, et de ses collaborateurs, accusés de détournement d’un montant supérieur à 13 milliards de FCFA au détriment de la Confédération des sociétés coopératives de producteurs de coton du Mali, entre 2013 et 2019.
Un autre dossier majeur concerne l’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires. Plusieurs personnalités civiles et militaires sont accusées de détournements massifs de fonds publics, estimés à plus de 56 milliards de FCFA sur un montant global de près de 90 milliards de FCFA, entre 2013 et 2014. Il y a aussi le dossier de la mairie de Sitakily, dans lequel une quinzaine de personnes, dont le maire Alfousseyni Sissoko, sont impliquées.
Ces affaires surviennent dans un contexte de renforcement de la lutte contre la corruption au Mali. Les enquêtes menées par le Bureau du Vérificateur général et la section des comptes de la Cour suprême ont également révélé l’ampleur de la fraude et de la corruption dans le pays.